| Découvrir l'Algérie | Qui sommes nous ? | Espace Presse | Contact |
Alors que leur commercialisation nécessite, théoriquement, une validation des autorités, la situation sur le terrain est très différente, dominée par le « cabas ». L’annonce de l’ARPCE, qui fait suite à une alerte similaire du ministère de la Poste et des Télécommunication sur les « amplificateurs GSM », laisse apparaître une volonté de remettre de l’ordre dans ce marché.
En effet, dans l’attente d’une véritable relance de l’activité des fabricants nationaux ou d’une multiplication des offres de la part des marques étrangères présentes, ou représentées, légalement en Algérie, le marché des téléphones portables reste pour le moment inondé d’appareils dont la provenance est difficilement traçable. Des téléphones, visiblement neufs, mais vendus le plus souvent en dehors de leurs emballages d’origine et sans la moindre documentation « après avoir voyagé dans des cabas », expliquent généralement les vendeurs. Et c’est clairement contre ce type de marchandises que l’ARPCE met aujourd’hui en garde. Le communiqué explique dans cette logique que les appareils non homologués « peuvent dépasser les limites autorisées en matière de rayonnements émis ». Des fréquences d’utilisation exposant « à des risques potentiels pour la santé ».
Ainsi, la situation du marché, les risques pour les consommateurs mais également la volonté affichée par certains opérateurs de relancer la filière de la fabrication des téléphones en Algérie, pousse visiblement l’ARPCE à pointer, et à dénoncer le problème. La mise en garde publiée hier, apparait dans cette logique comme une étape avant une plus forte régulation du marché. La réussite des investissements nécessite aussi de lutter plus efficacement contre la concurrence déloyale que représente les importations « par cabas ». Pour rappel, lors de la visite de son stand à l’IATF par le Président Abdelmadjid Tebboune, le fabricant Condor, l’un des principaux opérateurs du domaine en Algérie, avait clairement indiqué ses ambitions. En plus d’exposer sa gamme de téléphones et tablettes électroniques, les responsables de Condor avaient annoncé que l’objectif est double, le marché national et l’exportation, notamment vers l’Afrique.
Une obligation légale
Par ailleurs, l’ARPCE a rappelé hier que l’homologation d’un modèle d’équipement est une étape obligée pour garantir la conformité aux « exigences techniques et réglementaires en vigueur ». Telle que stipulé par la « Décision numéro 28 » du 16 octobre 2019. Les consommateurs sont dans cette logique appelée à faire preuve de vigilance lors de l’achat de leurs « terminaux ». L’Autorité, explique très précisément qu’un appareil conforme est obligatoirement porteur de la mention « Approuvé par l’ARPCE ». Un marquage suivi du numéro d’homologation attribué par l’Autorité de régulation. Cette étiquette « est votre garantie », note l’ARPCE, elle prouve que l’appareil a été jugé fiable à la suite des tests effectués en Algérie par l’autorité de régulation.
Et le même document ajoute qu’en plus du risque pour la santé après une exposition prolongée aux rayonnements dépassant les limites de sécurité, l’utilisation des appareils non testés peut être la source d’une « détérioration de la qualité de la communication ». Ainsi, les téléphones importés en dehors des filières normales sont le plus souvent des appareils initialement conçus, ou réglés, selon les spécifications d’opérateurs étrangers. L’ARPCE, explique dans cette logique, que leur utilisation, en Algérie, comporte un risque de coupure de communication. Plus grave encore, il est possible qu’il soit dans l’incapacité de contacter les numéros d’urgence. Ces appareils, précise l’Autorité « peuvent rencontrer des problèmes de compatibilité avec les réseaux nationaux des opérateurs », ce qui rend impossible l’accès à certains services essentiels, notamment les numéros d’urgence tels que la police, la Protection civile ou les secours.