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L’industrie de la finance islamique connaît des courbes ascendantes. Après 5 années de son lancement au niveau de la sphère financière, la finance islamique est en plein essor et contribue fortement et pleinement dans l’inclusion financière. Plus de 900 milliards DA fonds ont été levés durant ces 5 dernières années avec une perspective d’atteindre les 1.500 milliards DA d’ici 2030.
La finance islamique se consolidera grâce aux sukuk souverains
C’est ce qui ressort de la journée d’information organisée, lundi à la SAFEX, par le Haut Conseil Islamique (HCI), en marge du Salon international du livre d’Alger (SILA). Dans son intervention d’ouverture, le président du HCI, Mebrouk Zid El Khir met en avant les avancées qu’a connues cette industrie qui d’après lui résultent «des efforts sincères et des initiatives courageuses des pouvoirs publics qui vise à asseoir ce mode de financement qui répond aux principes de la charia».
Pour sa part, le professeur en économie et membre du HCI, Mohammed Boudjelal souligne que l’écosystème de la finance islamique est en train de se compléter et se consolidera plus avec l’émission des Sukuk souverains, prévue avant la fin de l’année mais aussi avec la réalisation du projet relatif à la création de banque public islamique.
«Ce projet est en cours», indique-t-il tout en exprimant sa satisfaction quant à la mesure prise par les pouvoirs publics visant la généralisation des bonifications et d’aides de l’État au mode de financement islamique. «Nous attendons la publication incessamment d’un décret exécutif qui va élargir la bonification et les aides de l’État à la communauté des investisseurs et des entreprises», précise-t-il. Selon Boudjelal, la boucle sera bouclée avec la promulgation de la loi relative à la Zakat. «Ainsi tout le système de la finance islamique sera complété», insiste-t-il.
12 banques algériennes pratiquent la finance islamique
Prenant la parole, le DR Saïd Bouizri souligne, pour sa part, que sur le plan réglementaire une batterie de mesures a été mise en place pour asseoir un cadre juridique encadrant l’exercice de la finance islamique. Cependant, il estime qu’il est nécessaire de poursuivre cet effort et d’enrichir davantage cet arsenal juridique en vue d’impulser encore plus cette industrie. Cet objectif implique également la formation des acteurs intervenants dans la finance islamique. «Sans la formation tout effort sera vain», indique-t-il soulignant que la finance islamique a franchi des pas importants en Algérie.
Abondant dans le même sens, l’expert financier, Abderrahmane Benelhafsi fait observer que ce mode de financement à de beaux jours devant lui et dégage des perspectives prometteuses. «Nous constatons qu’il y a des indicateurs hautement positifs», note-t-il. En langue de chiffres, il fait savoir que la finance islamique se fraye un chemin sur la place financière. Ainsi, il souligne que sur les 21 banques que compte cette dernière, 12 ont inclus ce mode de financement non conventionnel sans compter l’institution financière spécialisée en la matière. Sur le territoire national, 859 agences pratiquent la finance islamique soit 51% de l’ensemble du réseau à l’échelle nationale.
900.000 comptes islamiques ouverts
En matière d’intermédiation financière, Benelhafsi indique que dans le cadre de la collecte des ressources financières, il y a eu une mobilisation d’un volume de 900 milliards DA avec une croissance de 21,3 % annuellement. Le nombre de comptes ouverts est de l’ordre de 900.000 dont 60% représentent des comptes courants et 40% des comptes d’investissement. «Ce qui dénote de l’engouement pour la finance islamique», ajoute-t-il.
Poursuivant sur la lancée, il relève que la finance islamique contribue à la mobilisation de la masse fiduciaire qui circule en dehors du circuit bancaire à hauteur de 7%. Pour ce qui est des financements, le volume octroyé jusqu’à aujourd’hui est de l’ordre de 600 milliards DA sous différente forme, Salam, Mourabaha et Idjar, les 3 formules les plus répondus. Pour ce qui est des perspectives, les prévisions font état d’une augmentation de volume des ressources qui atteindra 1.500 milliards DA tandis que le volume de financement dépassera les 1.000 milliards DA.