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Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement a mobilisé un budget important, avoisinant les 17 636 milliards de dinars, soit plus de 135 milliards de dollars, en hausse de 5 % par rapport à l’exercice 2025 (16 794,61 milliards de DA).
Cela témoigne de la volonté de l’État à poursuivre cette dynamique de croissance et de développement et d’honorer les engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, concernant la revalorisation des salaires des fonctionnaires, des bourses d’étudiants et de l’allocation chômage.
Élaboré sur la base d’un prix de référence du baril de pétrole à 60 dollars et d’un prix de marché à 70 dollars US, le PLF précise que «la masse salariale pour 2026 s’élève à 5 926 milliards de DA, représentant 33,6 % du total du budget de l’État, avec une augmentation de 83 milliards de DA (soit 1,4 %) comparativement à 2025 (5 843 milliards de DA)».
L’État consacre également 2 812 milliards de dinars aux transferts sociaux en faveur des institutions publiques, ainsi que 2 284 milliards de dinars de transferts directs aux citoyens, incluant une enveloppe de 420 milliards pour l’allocation chômage.
Selon le même document, les subventions aux produits de large consommation, notamment les céréales, le lait, l’eau dessalée, l’énergie, le sucre, l’huile et le café, représentent un montant global avoisinant les 657 milliards de dinars, tandis que les dépenses d’investissement prévues s’élèvent à 4 073,8 milliards de dinars.
Dans le domaine de l’habitat, le PLF 2026 annonce un programme de 310 000 logements, dont 300 000 unités pour la formule location-vente (AADL) et 10 000 autres locatifs (LPL). Concernant les équipements publics, il est prévu la réalisation de 430 structures, entre écoles et centres de soins.
Une fiscalité révisée et plus incitative
Sur le plan fiscal, le texte introduit un dispositif exceptionnel de régularisation volontaire des situations fiscales jusqu’au 31 décembre 2026, avec un taux libératoire de 10 % sans pénalités.
Des exonérations sont prolongées sur les produits de première nécessité tels que l’huile, le sucre, le lait, le café ou les viandes, tandis que la TVA est abaissée à 1 % pour les projets de rénovation de logements anciens.
Les avantages fiscaux en faveur des start-up sont également prolongés, et de nouvelles facilités sont prévues pour le financement islamique, notamment pour l’accès à la propriété.
Le PLF 2026 introduit aussi une série de mesures fiscales et douanières destinées à renforcer le contrôle, réduire la fraude et améliorer la transparence financière. Ces mesures s’inscrivent dans les efforts de l’État pour lutter contre l’évasion fiscale, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Parmi les principales dispositions, le texte prévoit une hausse des taxes aux frontières, notamment sur la consommation de carburant pour les véhicules utilitaires et particuliers, ainsi qu’une tarification progressive en fonction du nombre de passages quotidiens.
Sur le plan foncier, la réforme du droit de préemption immobilier vise à réduire les délais d’exercice, supprimer la majoration de 10 % et limiter les cas d’intervention de l’État afin de freiner la spéculation immobilière.
Une croissance de 4,1 % en 2026
Les sanctions fiscales seront alourdies pour les infractions liées à la TVA, tandis qu’un nouveau système de contrôle numérique des contribuables utilisant des caisses électroniques sera introduit à partir du 1er janvier 2027.
Le texte unifie également le seuil de déclaration des devises à 1 000 euros à l’entrée et à la sortie du territoire pour tous les voyageurs et interdit l’envoi de moyens de paiement par voie postale ou fret express.
Les services des douanes verront leurs prérogatives renforcées : pouvoirs de saisie provisoire, création d’une base de données nationale sur les flux financiers et obligation de tracer la provenance et la destination des fonds.
Le projet met enfin l’accent sur la surveillance accrue du commerce des métaux précieux (or, argent et platine), dont l’exercice sera désormais soumis à autorisation préalable délivrée par l’administration fiscale.
Le gouvernement prévoit une croissance économique de 4,1 % en 2026, tirée essentiellement par les secteurs hors hydrocarbures, avec une progression attendue à 4,5 % en 2028. Le PIB hors hydrocarbures devrait atteindre 36 286,5 milliards de dinars en 2026, traduisant une dynamique de diversification économique.
Dans l’agriculture, la production céréalière est appelée à croître de manière significative, passant de 44 à 62 millions de quintaux entre 2026 et 2028. Le secteur industriel enregistrerait un taux de croissance annuel moyen de 6,2 %, tandis que le BTP atteindrait 5,1 %, soutenu par une meilleure valorisation des matériaux de construction locaux.
S’agissant de l’équilibre des finances publiques, le document indique que l’évolution des recettes et des dépenses budgétaires devrait dégager des déficits globaux du Trésor successifs de 5 186,6 milliards de dinars en 2026 (12,4 % du PIB), de 5 133,8 milliards de DA en 2027 (11,4 % du PIB) et de 5 417,1 milliards de DA en 2028 (11,2 % du PIB).
392 milliards de dinars pour les travaux publics
Dans le domaine des travaux publics, l’État mobilisera également les moyens financiers nécessaires à l’achèvement des projets structurants en cours. Un budget de plus de 392 milliards de DA sera alloué à ce secteur, notamment pour l’achèvement de la ligne Béchar–Tindouf–Gara Djebilet, l’extension du métro d’Alger jusqu’à l’aéroport et Baraki, la poursuite des tramways d’Alger, Constantine et Mostaganem, ainsi que la création de téléphériques dans plusieurs villes (Béjaïa, Médéa, Jijel, Oran, etc.).
Par ailleurs, le projet de loi 2026 marque un tournant dans la politique de mobilité avec l’exonération de la vignette automobile pour les véhicules électriques et hybrides. Dans ce cadre, il est prévu la réalisation de 1 000 bornes de recharge rapide pour véhicules électriques d’ici 2028, afin de soutenir la transition vers un transport propre et de promouvoir les énergies respectueuses de l’environnement.
Le texte introduit également une nouvelle mesure prévoyant l’annulation de l’exonération dont bénéficiaient jusque-là les véhicules équipés au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Ces véhicules seront à nouveau soumis au paiement de la vignette automobile annuelle, au même titre que les autres catégories.
Cette décision s’inscrit dans la volonté de l’État de renforcer les recettes fiscales et de rationaliser la consommation de gaz destinée au marché intérieur, alors que les dernières années ont été marquées par une forte expansion de l’usage du GPL.
Le PLF 2026 prévoit également l’importation de 10 000 nouveaux bus pour moderniser le transport public, comme décidé début septembre 2025 par le président de la République. En somme, le projet de loi de finances 2026 reflète la volonté de l’État d’engager une réforme économique structurelle conciliant justice sociale, croissance durable et transition énergétique.