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18 novembre 2025 | il y a 1 jour

Collaboration avec les USA pour les enquêtes sur les crypto-monnaies

Organisé en collaboration avec l’ambassade américaine, le ministère de la Justice a lancé hier une formation de ses cadres, dédiée à l’identification des flux financiers criminels au moyen des monnaies virtuelles.

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Les crypto-monnaies, dont la détention et le « minage » avaient été interdits en juillet dernier (article 6 bis de la loi 25-10), restent toutefois un moyen d’échange privilégié par les organisations criminelles internationales. Le SG du ministère de la Justice, M. Mohamed Regaz, annonce en ce sens que le renforcement des moyens de lutte est indispensable pour la surveillance des mouvements des capitaux. Notamment la sortie illégale des fonds.

En effet, dans son discours d’ouverture, le secrétaire général du ministère de la Justice a clairement expliqué que les outils de lutte contre la criminalité financière devront s’adapter continuellement à l’évolution des menaces. Le détournement frauduleux des monnaies virtuelles par les organisations criminelles, nationales ou transfrontalières, « constitue une menace pour l’économie nationale et la souveraineté des pays ». Ainsi la formation organisée avec les USA, doit se prolonger sur cinq jours, afin de permettre l’échange d’informations et d’expertises. Plusieurs axes sont mis en avant, dont l’identification des transactions numériques par crypto-monnaies, mais aussi la saisie des fonds et l’utilisation des données informatiques comme preuves lors des procédures judiciaires.

Le responsable, précise à ce propos que cette « formation technique de haut niveau » voit la participation de cadres relevant de plusieurs institutions du pays. Des juges, des officiers de police judiciaire, des analystes de la cellule de traitement des dossiers financiers mais aussi de cadres de la Banque d’Algérie. La collaboration avec les experts américains est par ailleurs présentée comme « nécessaire » afin de « renforcer l’efficacité du travail d’enquête » et l’échange des informations entre les institutions des deux pays dans le domaine « de la lutte contre la criminalité financière et économique ».

De son côté, Mme Elizabeth Moore Aubin, ambassadrice des Etats-Unis en Algérie, met elle aussi en avant « l’intérêt grandissant » de l’Algérie pour le renforcement des compétences des cadres de la justice. Une volonté qui s’étend plus largement aux « moyens d’enquête, notamment contre la criminalité financière ». Ainsi elle rappelle que l’atelier lancé hier fait suite à une première session de formation sur l’utilisation des données, « open source ». Un premier cycle organisé, en juillet dernier en Algérie au profit de 18 cadres de la justice, marqué par la participation d’experts issus de la Police fédérale américaine spécialisée dans la lutte contre la corruption.


Approfondir l’entraide judiciaire avec les USA

Ainsi au sujet du niveau de coopération judiciaire entre l’Algérie et les USA, M, Mohamed Regaz, souligne en substance que le niveau actuel donne déjà une certaine possibilité d’action contre les différentes formes de criminalité transfrontalières. Le responsable en tient pour preuve l’organisation de ce nouveau cycle de formation. Cela, explique-t-il, renforce les capacités des cadres, mais permet surtout « d’ancrer l’habitude du travail en commun, et la confiance entre nos institutions ». Ainsi l’approfondissement des relations entre les deux systèmes judiciaires sera visiblement une nécessité au cours des prochaines années. Il s’agit pour le SG du ministère de la Justice d’aller vers l’accélération du traitement des demandes de coopération entre les deux pays. Cet approfondissement des mécanismes devant même entrer dans le cadre d’un « partenariat stratégique au service des intérêts des deux pays ».

Par ailleurs, il est à préciser que l’organisation ces derniers mois de plusieurs formations, l’harmonisation des procédures d’échanges de documents mais surtout la réforme de la législation a également pour but de renforcer l’arsenal contre le blanchiment d’argent sous toutes ses formes. Le SG du ministère de la Justice, rappelle en ce sens que l’Algérie, comme l’ensemble des pays, est évaluée par les instances internationales. Ainsi, il souligne qu’« au cours des derniers mois nous avons réformé nos textes de loi afin de répondre aux 40 recommandations formulées par le Gafi (Groupe d’action financière) ». Le même responsable ajoute plus loin, que l’un des objectifs de la réécriture, en 2023, puis en 2025, de la loi 05-01, « relative au blanchement d’argent et au financement du terrorisme », fut notamment d’intégrer la nouvelle question des monnaies virtuelles.

18 novembre 2025 | algeria-logo