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29 juillet 2025 | il y a 1 mois

Recyclage des navires en fin de vie : Un secteur de plus en plus réglementé

Avec l’entrée en vigueur de la Convention de Hong Kong, mondialement actée le 26 juin, les navires en fin de leur durée de vie doivent être recyclés de manière sûre et durable pour l'environnement.

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Avec l’entrée en vigueur de la Convention de Hong Kong,  mondialement actée le 26 juin, les navires en fin de leur durée de vie doivent être recyclés de manière sûre et durable pour l'environnement. 

Sont désormais établies des règles obligatoires pour régir la manière dont les navires sont recyclés, apprend l’Organisation maritime internationale (OMI). Elaborée sous les auspices de  cette institution spécialisée des Nations unies chargée d'assurer la sécurité et la sûreté des transports maritimes et de prévenir la pollution des mers et de l'atmosphère par les navires, la nouvelle convention, adoptée en 2009, couvre la conception, la construction, l'exploitation et la préparation des navires en vue d'un recyclage sûr et écologiquement rationnel des navires. Sont désormais également  soumis à une réglementation stricte l'exploitation d'installations de recyclage des navires et des mécanismes de mise en œuvre appropriés, y compris des exigences en matière de visite, d'autorisation, de certification, d'inspection et d'obligation de signalement. «L'entrée en vigueur de la Convention de Hong Kong cette année marque un tournant dans notre objectif commun de promouvoir des pratiques de recyclage des navires durables et sûres à l'échelle mondiale. 

Cette réussite est le fruit d'années de travail acharné et renouvellera notre volonté de préserver la santé humaine et l'environnement dans ce secteur essentiel», se félicite Arsenio Dominguez, secrétaire général de l'OMI. Abordant la question des matières et des conditions de travail dangereuses dont et surtout les principaux risques en matière d'environnement, de santé au travail et de sécurité liés au recyclage des navires, les dispositions du nouvel instrument juridique répartissent «les responsabilités et les obligations entre les parties prenantes concernées - propriétaires de navires, chantiers de construction navale, installations de recyclage des navires, Etats du pavillon, Etats du port et Etats recycleurs», précise l’organisation onusienne.

RISQUES ÉLEVÉS DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT

D’autres mesures non moins rigoureuses sont prévues par la Convention de Hong Kong à son élaboration, outre l'Organisation internationale du travail (OIT) et les Parties à la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination, bon nombre d’organisations environnementales intergouvernementales et non gouvernementales y ont contribué. Sont ainsi interdites ou restreintes «l'installation ou l'utilisation de matières dangereuses sur les navires, tels que l'amiante, les biphénylespolychlorés, les substances appauvrissant la couche d'ozone et les composés et systèmes antisalissure contenant des composés organostanniques ou de la cybutryne». 

Aussi, les Etats parties au nouveau Traité sont dorénavant tenus d’établir des inventaires détaillés des matières potentiellement dangereuses et de se soumettre aux exigences relatives aux opérations des installations de recyclage des navires, y compris les conditions de travail dans les chantiers s’y rapportant suivant «des mécanismes solides de certification, de contrôle et de respect des instruments». 

En outre, par la nouvelle convention qui vise à renforcer les normes de sécurité dans l'ensemble du secteur mondial du recyclage des navires, l’OMI s’engage à soutenir les Etats membres dans la mise en œuvre du Projet Sensrec. Fruit d'une collaboration entre l'OMI et l'OIT, ce projet lancé en 2015 au Pakistan, l'un des cinq premiers pays recycleurs de navires au monde, vise à «promouvoir le recyclage durable des navires tout en respectant les normes mondiales en matière de droits du travail». 

Financièrement appuyé par la Norvège, le projet fournit un soutien complet aux pays, allant de l'alignement des politiques à la création de mécanismes institutionnels et de systèmes de gouvernance, en passant par le développement des capacités liées aux pratiques techniques, sociales et environnementales durables. 

L’accent y est particulièrement mis sur les pays en développement, compte tenu des risques élevés associés aux activités de démantèlement de navires. A noter que la Convention de Hong Kong compte actuellement 24 parties, dont les principaux Etats du pavillon tels que le Japon, le Libéria, les îles Marshall et le Panama, ainsi que quatre grands pays de recyclage de navires : le Bangladesh, l'Inde, le Pakistan et la Turquie. Au total, ils représentent 57,15% du secteur des transports maritimes en termes de tonnage.
Naïma Benouaret

29 juillet 2025 | algeria-logo