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11 octobre 2025 | il y a 1 mois

Le PLF 2026 bientôt présenté au Parlement : un budget record de 135 milliards de dollars

L’Algérie s’apprête à soumettre au Parlement son Projet de loi de finances (PLF) 2026, qui s’annonce comme le plus ambitieux de son histoire, avec une enveloppe globale estimée à 135 milliards de dollars américains. Ce budget d’une ampleur inédite illustre les ambitions économiques du pays et la volonté du gouvernement d’accélérer la mise en œuvre de réformes structurelles destinées à renforcer la croissance, diversifier l’économie nationale et améliorer durablement le niveau de vie des citoyens.

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Une dynamique budgétaire en progression constante


L’évolution des finances publiques algériennes confirme une trajectoire ascendante. 113 milliards de dollars en 2024, 128 milliards en 2025, et désormais 135 milliards en 2026. Cette progression traduit la détermination des pouvoirs publics à répondre aux besoins économiques et sociaux du pays tout en consolidant la stabilité macroéconomique.


Le PLF 2026 s’appuie sur une croissance économique prévue de 4,1 %, soutenue par une hausse modérée des investissements publics et un prix de référence du baril de pétrole fixé à 60 dollars, contre un prix réel avoisinant 70 dollars. Le Produit intérieur brut (PIB) devrait atteindre 41 900 milliards de dinars, soit près de 322 milliards de dollars en 2026, avant d’évoluer à 347 milliards en 2027 et 373 milliards en 2028. Hors hydrocarbures, le PIB est estimé à 280 milliards de dollars en 2026, porté notamment par les secteurs de l’agriculture, de l’industrie et du bâtiment.


Hausse des salaires et renforcement du soutien social


Le projet prévoit une augmentation de la masse salariale de 1,4 %, pour atteindre 45 milliards de dollars, représentant près d’un tiers du budget global. Le soutien aux produits de large consommation — céréales, lait, énergie, sucre, huile et café — dépassera 5 milliards de dollars, tandis que les transferts sociaux destinés aux bénéficiaires de la prime de chômage et des retraites atteindront chacun plus de 3 milliards de dollars.


Les dépenses d’investissement franchiront la barre des 31 milliards de dollars, dont 3 milliards seront alloués au secteur des travaux publics et des infrastructures, confirmant la priorité donnée à la relance économique et à l’amélioration des conditions de vie des citoyens.


Nouvelles mesures fiscales et ajustements économiques


Sur le plan fiscal, le texte introduit plusieurs mesures incitatives destinées à encourager l’investissement et la création de richesse. Il prévoit la réduction du taux d’imposition sur les dividendes perçus par les résidents, qui passera de 15 % à 10 %, ainsi que l’exonération de la contribution de solidarité pour les marchandises importées dans le cadre des dispositifs de soutien à l’investissement.


Le projet inclut également un abaissement des droits de douane sur certains véhicules et une hausse du droit spécifique appliqué à l’achat de yachts, bateaux de plaisance et scooters nautiques, désormais fixé à 3 000 dollars, dont 20 % seront affectés au Fonds national des retraites. Malgré ces ajustements, le PLF 2026 anticipe un déficit budgétaire de 40 milliards de dollars, soit 12,4 % du PIB, un niveau jugé soutenable dans le cadre de la stratégie de croissance à moyen terme.


Un budget sans précédent pour la Défense nationale


Le ministère de la Défense nationale bénéficiera d’une dotation exceptionnelle de 27 milliards de dollars, la plus importante jamais enregistrée. Cette hausse traduit la priorité accordée à la sécurité nationale et à la modernisation de l’Armée nationale populaire (ANP), dans un contexte régional marqué par des tensions persistantes au Sahel, au Mali, au Niger et en Libye.


En comparaison, la loi de finances 2024 avait prévu 21,6 milliards de dollars, contre 22 milliards en 2023 et 12 milliards en 2022. L’Algérie se positionne ainsi comme la première puissance militaire en Afrique en termes de budget de défense, disposant d’environ 130 000 soldats actifs et 150 000 réservistes.


Répartition sectorielle : priorité à la finance, à l’éducation et à la recherche


Le ministère des Finances se voit allouer 3 384 milliards de dinars (soit 26 milliards de dollars), couvrant les dépenses des impôts, des douanes et du Trésor. Le secteur de l’Éducation nationale bénéficiera de 317 milliards de dinars (2,44 milliards de dollars), destinés à la rémunération des enseignants et à la modernisation des établissements. De son côté, l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique recevront 807 milliards de dinars (6,2 milliards de dollars) pour soutenir les universités et les laboratoires de recherche.


Les transferts sociaux atteindront 2 284 milliards de dinars (17,57 milliards de dollars), dont 420 milliards de dinars (3,23 milliards de dollars) pour la prime de chômage et 424 milliards de dinars (3,26 milliards de dollars) pour les pensions de retraite. Un montant de 657 milliards de dinars (5,05 milliards de dollars) sera consacré au soutien des produits de première nécessité, tandis que le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales disposera de 182 milliards de dinars (1,4 milliard de dollars).


Une vision budgétaire tournée vers la stabilité et la relance


Le Projet de loi de finances 2026, qui sera prochainement présenté devant les deux chambres du Parlement, s’inscrit dans une trajectoire de développement durable et équilibrée. Il traduit la volonté de l’État de maintenir la croissance, diversifier les sources de revenus, réduire le chômage et préserver la cohésion sociale.


À travers ce budget record et une planification à moyen terme, l’Algérie réaffirme sa détermination à consolider sa résilience économique, à moderniser ses structures productives et à garantir la stabilité sociale face aux défis internes et régionaux.

12 octobre 2025 | algeria-logo