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9 octobre 2025 | il y a 6 heures

Après de 12 années d’arrêt : Les mines d’or de Tirek et Amesmessa relancées !

Le groupe minier public Sonarem s’apprête à relancer dès 2026 l’exploitation des mines d’or de Tirek et Amesmessa situées au sud-ouest de la wilaya de Tamanrasset, après un arrêt d’activité de plus de douze ans, une décision stratégique qui s’inscrit dans le cadre du plan national de développement minier visant à valoriser les importantes ressources aurifères du Grand Sud algérien et à diversifier l’économie nationale au-delà des hydrocarbures.

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Le président-directeur général du groupe, Belkacem Soltani, a dévoilé mardi les contours d’un projet ambitieux destiné à repositionner l’Algérie sur la carte mondiale de la production aurifère tout en créant une dynamique économique nouvelle dans les régions sahariennes. Dans un entretien accordé à l’agence de presse APS, le responsable a précisé que le groupe « œuvre à la relance des mines d’or de Tirek et d’Amesmessa, dont la superficie totale s’élève à 148.100 hectares, et ce, dès l’année prochaine, après l’arrêt de leur exploitation en 2013 ». Cette relance ne constitue pas uniquement un enjeu économique mais revêt également une dimension sociale et territoriale importante pour le développement du Sud algérien, longtemps considéré comme un réservoir inexploité de richesses minières stratégiques. Selon Belkacem Soltani, l’exploitation de ces deux mines « contribuera à développer la filière aurifère en Algérie, à travers l’augmentation des capacités de production et le renforcement des réserves, tout en créant de nouveaux emplois au profit des habitants de la région et en soutenant son développement économique ». Le potentiel de ces gisements est considérable puisque l’Entreprise d’exploitation des mines d’or ENOR, filiale de Sonarem, avait extrait entre 2001 et 2013 plus de sept tonnes de minerai d’or à travers une fosse de soixante mètres de profondeur avant l’interruption des activités pour des raisons techniques et économiques liées notamment à la nécessité de passer d’une exploitation à ciel ouvert à une exploitation souterraine beaucoup plus complexe et coûteuse. Les données techniques actuelles révèlent que « la majeure partie du gisement se trouve à environ 400 mètres de profondeur, d’où le passage à l’exploitation souterraine nécessitant des moyens plus importants, d’autant plus que les estimations préliminaires font état de réserves avoisinant soixante tonnes d’or, pour une valeur supérieure à quatre milliards de dollars », a rappelé le PDG de Sonarem, soulignant ainsi l’ampleur des investissements requis mais aussi le potentiel économique exceptionnel que représentent ces gisements pour l’économie nationale.


Appel à manifestation d’intérêt


Pour concrétiser ce projet de grande envergure, Sonarem a lancé le premier octobre dernier un appel à manifestation d’intérêt national et international destiné aux entreprises spécialisées dans l’exploration, l’exploitation et le développement des gisements aurifères disposant d’une expérience avérée, en vue de créer une société par actions détenue à hauteur de 51%par Sonarem et de 49% par un partenaire étranger ou local, conformément aux dispositions de la nouvelle loi sur les mines qui encadre désormais le partenariat dans ce secteur stratégique. Cet appel s’inscrit dans le cadre « des efforts du secteur visant à attirer des partenaires nationaux et étrangers capables d’apporter leur expertise dans la valorisation des ressources minières et la promotion de l’exploitation aurifère dans le Sud algérien, considéré comme un pôle prometteur de richesses minières et un espace propice à l’investissement à long terme », a souligné Belkacem Soltani. Le projet portera sur la vérification des ressources aurifères existantes dans les deux mines, la découverte de nouveaux gisements, l’exploitation et le traitement durable du minerai d’or ainsi que son extraction à partir des résidus, incluant également l’exploration de la zone intermédiaire entre les deux sites appelée Zita et la valorisation des déchets issus de l’activité minière selon une approche d’économie circulaire.


Un potentiel considérable


L’attrait de la région pour l’investissement est d’ailleurs renforcé par la présence de « résidus miniers accumulés suite aux activités antérieures, qui contiennent encore des quantités considérables de métal d’or, ce qui leur confère une valeur économique supplémentaire et les rend éligibles à des opérations de traitement avancé, grâce aux techniques modernes d’extraction secondaire permettant de récupérer cette ressource précieuse avec une efficacité accrue, dans le cadre d’une approche visant à optimiser l’exploitation des richesses et à limiter le gaspillage », a-t-il ajouté. Au-delà de la relance de Tirek et Amesmessa, le groupe « œuvre à la diversification et à l’extension de ses projets aurifères au cours des prochaines années, en créant un environnement attractif pour l’investissement étranger, ce qui permettra d’augmenter progressivement la production nationale, tout en se focalisant sur le sud, riche en ressources minières stratégiques », a affirmé le PDG qui a révélé que la production totale d’or entre 2022 et fin septembre dernier avait dépassé les 400 kilogrammes, incluant aussi bien les opérations industrielles qu’artisanales menées à travers les différentes régions du pays. Cette production devrait connaître une augmentation significative dans les années à venir notamment avec l’exploitation de deux nouvelles mines situées à Aïn Abegui dans la wilaya d’In Guezzam et Tekouiat à Tamanrasset, pour lesquelles le groupe a déjà obtenu les permis d’exploitation nécessaires. Pour accompagner cette montée en puissance de la filière aurifère, Sonarem prévoit également l’ouverture de trois centres de traitement à In Guezzam, Tamanrasset et Djanet destinés à mieux encadrer l’activité artisanale qui joue un rôle majeur dans la réduction de l’exploitation illégale de cette ressource minière précieuse.



9 octobre 2025 | algeria-logo