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19 août 2025 | il y a 3 semaines

Algérie-USA : le partenariat énergétique s’intensifie

L’Algérie et Occidental Petroleum (Oxy) renforcent leur partenariat énergétique avec la signature, hier, de 2 conventions entre l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) et la compagnie américaine.

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 Ces accords portent sur la réalisation d’études destinées à évaluer le potentiel en hydrocarbures de deux périmètres considérés comme prometteurs. Il s’agit de celui d’El Ouabed, situé dans le sillon de Benoud, et Dahar, au nord des bassins de Berkine et d’Oued Mya.

Selon le communiqué d’Alnaft, ces accords « s’inscrivent dans le cadre du renforcement de la coopération entre Alnaft et Occidental Petroleum » et visent à identifier de nouvelles opportunités d’investissement en exploration et développement. La compagnie américaine, déjà engagée dans plusieurs projets majeurs, confirme ainsi sa volonté de consolider sa présence en Algérie.

« Les deux conventions d’études signées entre Alnaft et Occidental Petroleum démontrent leur engagement à collaborer afin d’approfondir l’évaluation et la valorisation du domaine minier national des hydrocarbures », souligne l’APS dans sa dépêche.


Oxy, quatre décennies de présence en Algérie

Occidental Petroleum n’est pas un nouvel acteur sur la scène énergétique algérienne. Présente depuis la fin des années 1980, Oxy a bâti avec Sonatrach un partenariat structuré autour du bassin de Berkine. Cette coopération a donné naissance à plusieurs grands projets, parmi lesquels Ourhoud, Hassi Berkine et El Merk, aujourd’hui considérés comme des « méga-projets » de référence. La société rappelle d’ailleurs qu’elle produit actuellement sur ces trois champs, tout en disposant de droits de développement sur une dizaine d’autres sites.

Au fil des décennies, Oxy a renforcé sa présence par une série d’accords majeurs. En juillet 2022, elle a signé à Alger, aux côtés de Sonatrach, Eni et TotalEnergies, un contrat de près de 4 milliards de dollars pour prolonger et développer l’exploitation des blocs 404 et 208 sur une durée de 25 ans. Deux ans plus tard, en octobre 2024, un protocole d’accord conclu en marge du Napec à Oran a jeté les bases d’un futur contrat sur la zone de Berkine Centre.

La dynamique s’est poursuivie en avril 2025 à Houston, avec la signature de deux mémorandums d’entente axés sur l’exploration, la production et les techniques de récupération assistée.


La dynamique américaine dans l’énergie

La signature de ces conventions intervient dans un contexte marqué par un regain d’intérêt américain pour le secteur énergétique algérien. Chevron et ExxonMobil, deux autres majors, multiplient les discussions avec Sonatrach et ont été reçues récemment par le président Abdelmadjid Tebboune et par le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab.

Dans une précédente communication, le ministère de l’Énergie avait salué « la coopération et le partenariat entre les entreprises algériennes et leurs homologues américaines dans le domaine des hydrocarbures, notamment Chevron et ExxonMobil », rappelant également le partenariat industriel avec General Electric à Batna pour la fabrication d’équipements énergétiques.

La visite à Alger de Massad Boulos, haut conseiller du Président américain pour l’Afrique et le Moyen-Orient, fin juillet, a donné un signal clair de la volonté de Washington d’approfondir son partenariat avec l’Algérie. Reçu par le président Abdelmadjid Tebboune, le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf et le ministre de l’Énergie Mohamed Arkab, l’émissaire américain a placé l’énergie au cœur de ses échanges, en soulignant « les grandes possibilités de renforcer la coopération commerciale, notamment dans le domaine énergétique », laissant entendre que ce secteur pourrait constituer l’un des piliers de la relation bilatérale.

Ce discours s’inscrit dans une stratégie plus large qui traduit la volonté de Washington de faire de l’énergie l’un des leviers centraux du partenariat bilatéral. Les États-Unis entendent capitaliser sur l’ouverture du marché algérien aux investissements étrangers pour consolider leur présence. Comme l’a souligné M. Boulos, « renforcer le partenariat entre les États-Unis d’Amérique et l’Algérie » relève désormais d’une priorité stratégique, à la fois économique et sécuritaire.


Une relation appelée à durer

La séquence actuelle traduit un double mouvement. D’un côté, l’Algérie poursuit la valorisation de ses ressources et cherche à attirer de nouveaux investissements pour diversifier ses partenaires et renforcer ses capacités de production. De l’autre, les majors américains multiplient les initiatives pour s’ancrer dans ce marché en expansion, porté par des perspectives solides dans les hydrocarbures et les énergies associées.

Les propos de Boulos résonnent comme un marqueur politique. « Cette relation est d’une grande importance pour Washington », a-t-il assuré à Alger. À l’heure où Chevron, Exxon et Occidental consolident leurs positions, le signal est clair : le partenariat énergétique algéro-américain entre dans une nouvelle phase, où les conventions signées ce mois d’août ne constituent probablement qu’une étape.

19 août 2025 | algeria-logo