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L’Association professionnelle des banques et établissements financiers (ABEF) a transmis, fin juillet dernier, une nouvelle instruction aux directeurs généraux des banques, instruction qui pourrait marquer un tournant dans la gestion des dossiers d’importation dans le pays. Cette décision, portant la référence 550/2025, stipule que les banques doivent désormais accepter les programmes prévisionnels d’importation portant uniquement la signature du ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, et ce, dans le cadre des formalités de domiciliation bancaire.
Pour les acteurs du secteur privé dont les opérations reposent sur l’importation d’équipements ou d’intrants nécessaires à leur activité, cette décision agit comme un soulagement tangible. Jusqu’ici, le circuit administratif obligeait les importateurs à soumettre leur programme prévisionnel à plusieurs ministères ou entités sectorielles selon la nature des produits concernés.
Un rythme bureaucratique parfois contradictoire et peu cohérent qui finissait souvent par ralentir les chaînes d’approvisionnement. Plusieurs opérateurs attendaient pendant des semaines, voire des mois, pour obtenir un visa de conformité de la part de ministères techniques ou d’autorités de régulation qui, pour diverses raisons, tardaient à traiter les dossiers.
Dans certains cas, cette attente entraînait la suspension d’activités essentielles, pénalisant ainsi des entreprises pourtant engagées dans des projets structurants. La récente instruction de l’ABEF intervient justement pour remédier à ces blocages en simplifiant la chaîne de traitement. Cette mesure trouve son origine dans une correspondance officielle reçue par l’association de la part du secrétariat général du ministère du Commerce extérieur.
Datée du 28 juillet dernier (référence 594/M.C.E.P.E/SG/2025), cette lettre reconnaît explicitement que de nombreux opérateurs économiques se sont retrouvés dans l’incapacité de recueillir le visa de leurs programmes d’importation auprès des départements techniques concernés.
Pour pallier ce dysfonctionnement systémique, le ministère a mis à disposition une adresse électronique spécifique permettant à ces opérateurs de soumettre leurs requêtes directement au département chargé du Commerce extérieur, évitant ainsi les écueils habituels. Mais au-delà de l’aspect purement opérationnel, cette nouvelle disposition pourrait être interprétée comme un signal fort envoyé aux milieux des affaires, celui d’une administration qui cherche à renouer avec les principes de pragmatisme et d’efficacité. Dans le discours économique officiel, la diversification de l’économie est évoquée comme un impératif national.
Toutefois, les mécanismes de soutien aux opérateurs ont longtemps été entravés par des procédures à la fois obsolètes et cloisonnées. En réduisant le nombre d’interlocuteurs administratifs sur un dossier aussi crucial que la domiciliation bancaire, l’Etat s’engage à réconcilier ses ambitions avec les réalités du terrain.
Il faut aussi rappeler que la domiciliation bancaire est une étape déterminante dans la chaîne des opérations d’importation. Elle permet à l’opérateur d’enclencher le processus de transfert de devises lié à l’achat extérieur. Jusque-là, elle n’était accessible qu’après constitution d’un dossier assez lourd, comprenant, entre autres, un programme prévisionnel d’importation dûment visé par tous les ministères concernés, en fonction de la nature des produits.
Ce dernier point constituait le principal goulot d’étranglement, particulièrement pour les filières techniques – agroalimentaire, équipements industriels, matières premières spécifiques – où les exigences de conformité tendaient à varier d’un service à l’autre. Désormais, le visa du ministère du Commerce extérieur sera suffisant pour enclencher la procédure. Cela traduit un changement d’approche dans la relation de l’Administration avec les opérateurs du secteur privé.
Cette décision devrait générer une certaine fluidité dans la gestion des flux d’importation, notamment pour les PME, souvent les premières à souffrir des lenteurs administratives. Par ailleurs, cette instruction survient dans un contexte où les pouvoirs publics cherchent à reprendre la main sur les circuits de contrôle sans pour autant freiner la dynamique économique. La réduction du nombre de visas requis n’implique pas l’abandon de tout mécanisme de supervision, mais plutôt une redéfinition des responsabilités.
Lyes Mechti