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19 juin 2025 | il y a 2 mois

Plus de 40 entreprises au Forum économique de haut niveau algéro-espagnol : Nouvelles orientations économiques, nouvelles opportunités

Alors que les échanges commerciaux avec l’Algérie sont repartis de plus belle ces derniers mois, l’Espagne se pose comme un prétendant sérieux face à une concurrence de plus en plus rude en Algérie qui est désormais plus un partenaire qu’un client.

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Plus de 45 entreprises et institutions d’Algérie et d’Espagne ont participé entre le 15 et le 17 juin au Forum économique de haut niveau algéro-espagnol, organisé par le Cercle de commerce et industrie algéro-espagnol (CCIAE), en collaboration avec la Chambre de commerce d’Alicante et le Cercle de commerce et d’industrie hispano-algérien (CCIHA).


«L’événement a vu la participation d’une dizaine d’entreprises espagnoles de divers secteurs, industries, secteur maritime, agriculture, les services, l’ingénierie. Il y a eu beaucoup de contacts et j’ai noté un intérêt des deux côtés», a indiqué Djamel Eddine Bouabdallah, président du cercle commercial algéro-espagnol.


Le forum a vu la participation de l’Agence algérienne de la promotion de l’investissement (AAPI) dont les représentants ont expliqué les nouveautés de l’investissement en Algérie aux opérateurs espagnols présents.


Les opérateurs économiques espagnols entendent récupérer leurs parts de marché menacés par deux années de perturbations dues à des tensions diplomatiques entre Alger et Madrid qui font désormais partie du passé.


Le président du CCIAE Djamel Eddine Bouaballah est optimiste quant à l’avenir des relations commerciales entre l’Algérie et l’Espagne.


Les 2 pays tournés vers l’avenir


«Je crois qu’on peut parler de normalisation totale. L’événement a été une occasion pour se focaliser sur le renforcement des échanges économiques en termes d’industrie et de technologie. C’est bien parti», a expliqué Bouabdallah.


En bonne dynamique économique, l’Algérie cherche désormais des partenaires et non plus des fournisseurs avec une relation d’opérateur à client comme par le passé. Une nouvelle réalité bien cernée par les opérateurs économiques espagnols, selon Djamel Eddine Bouabdallah.


Dans ce sens, l’Espagne se cherche une place de choix dans le nouvel échiquier de l’économie algérienne très convoitée par les investisseurs étrangers. Des pays comme l’Italie, la Chine, le Qatar et même la France, malgré les tensions politiques, se disputent les parts de marché dans plusieurs secteurs.


Pour Djamel Bouabdallah, l’Espagne d’aujourd’hui est le fruit des réformes économiques qui ont suivi la crise de 2008. Cela a permis à l’Espagne de diversifier son économie et explorer de nouveaux horizons.


Désormais, l’Espagne a beaucoup travaillé sur la technologie et compte parmi ses clients dans le domaine de l’automobile Mercedes Benz et BMW sous-traitent leur recherche en développement à Bilbao, selon le président du CCIAE.


L’Espagne a beaucoup à proposer et l’Algérie a également beaucoup à offrir, note Bouabdallah.


«Des opérateurs espagnols prêts à délocaliser en Algérie»


«L’Algérie est très intéressante pour les investisseurs. En termes de coût de production, on peut placer l’Algérie parmi les meilleurs sur la scène méditerranéenne en avantages comparatifs. Ayant discuté avec des opérateurs espagnols, beaucoup d’entre eux sont intéressés par la délocalisation en Algérie pour peu que la dynamique actuelle se poursuive», a annoncé le président du cercle commercial et industriel algéro-espagnol qui prédit à l’Espagne «une place honorable» dans le marché algérien.


Il y a plusieurs secteurs dans lesquels l’Espagne peut aspirer à tirer son épingle du jeu malgré la concurrence importante en Algérie, estime Djamel Eddine Bouabdallah citant les secteurs de l’agriculture, l’industrie pharmaceutique, l’automobile, la pièce de rechange et tout types d’industrie et d’ingénierie.


«Et puis, ce qu’il y a d’intéressant, c’est le suivi technologique qui est en développement continu. Ils ont fait de ça une politique après la crise. Du côté algérien, on devrait réfléchir à tirer profit de ces nouvelles opportunités chez les Espagnols et à eux aussi de s’adapter à notre nouvelle réalité qui est celle du partenariat et non plus du commerce classique», analyse, le président du CCIAE.


Djamel Eddine Bouabdallah voit de grandes opportunités et formule des propositions pour renforcer les échanges avec l’Espagne. Pour lui, le coût exorbitant des industries alimentaires en Espagne place l’Algérie avec les avantages qu’elle dispose en matière de coût de production comme une alternative naturelle pour les opérateurs espagnols.


Il propose des zones franches avec l’Espagne. « Pourquoi pas des points francs. Un opérateur peut placer une usine dans un port avec des exonérations mais avec des exigences d’exportation depuis l’Algérie et avec une main-d’œuvre algérienne. Ça ferait gagner de la devise et être bénéfique pour l’emploi», a-t-il recommandé.


Le président du CCIAE prévoit une hausse des échanges entre l’Algérie et l’Espagne et ne fixe pas de limite évoquant même la possibilité pour les producteurs algériens d’avoir l’Espagne comme tremplin pour les marchés de l’Amérique latine.

19 juin 2025 | algeria-logo