| Découvrir l'Algérie | Qui sommes nous ? | Espace Presse | Contact |
Inaugurant les travaux du forum économique algéro-russe hier à Moscou, où il effectue une
visite officielle de trois jours sur invitation de son homologue russe Vladimir Poutine, le chef de l’État a ainsi exposé clairement les grandes lignes et les fondements de la nouvelle stratégie économique mise en place par les pouvoirs publics et qui vise, a-t-il relevé, à « affranchir l’économie algérienne de sa dépendance des hydrocarbures ».
Évoquant en ce sens les efforts engagés ces deux dernières années pour faciliter et
libérer l’acte d’investir, M. Tebboune a souligné que l’une des incohérences auxquelles il faudra désormais pallier est le fait qu’en Algérie « 85% du capital national est détenu par le secteur privé, tandis que 90 à 92% des ressources financières en circulation dans les sphères économique et commerciale nationales proviennent de l’État ».
Selon lui, « c’est cette confusion entre l’économie privée et l’argent public qui ouvre la voie aux dérapages et, par conséquent, aux recours à des logiques de contrôles et à des procédures judiciaires et autres ».
Aussi, a-t-il plaidé, « nous espérerons que d’ici peu, le capital privé national, étranger et surtout russe, prendront l’initiative d’ouvrir des banques privées pour que les sphères économiques et industrielles relevant du secteur privé soient effectivement privées ». Et
d’ajouter : « Lorsque ça se passe entre privés, il n’y a pas de dépassements et les transactions sont tout à fait acceptables. »
Un important plan d’investissement pour les prochaines années
Sur sa lancée, le chef de l’État a indiqué à l’adresse des partenaires russes qu’il y a aujourd’hui de « réelles opportunités d’investissements et de complémentarités économiques à exploiter dans divers secteurs », d’autant plus, a-til annoncé, que l’Algérie « s’apprête à mettre en œuvre un important plan d’investissement pour les quelques prochaines années, notamment dans les domaines de l’énergie, de l’infrastructure de
base, de l’industrie pharmaceutique, de l’agriculture et des industries agroalimentaire et de transformation ».
Actuellement, a-t-il assuré, « il y a une nouvelle dynamique en Algérie qui évolue à un
rythme très rapide pour rattraper les retards et les opportunités d’investissement et d’échanges d’investissements ratées par le passé, tant avec les pays amis qu’avec
ceux du continent africain et du bassin méditerranéen ».
1450 projets industriels en cours
Pas moins de 1450 projets industriels sont actuellement en cours de réalisation en Algérie et « j’espère qu’il y en aura davantage, car depuis déjà trop longtemps, le pays s’appuyait exclusivement sur les hydrocarbures, et aujourd’hui nous avons décidé, à travers la nouvelle politique économique du pays, de nous affranchir définitivement de cette dépendance, tout en gardant ce secteur comme source de revenus à mettre au
service du développement national, sans que cela en soit la principale base », a fait valoir le chef de l’État.
Et de souligner dans cet ordre d’idées que l’Algérie affiche désormais un chiffre de 7 milliards dollars en exportations hors hydrocarbures, un montant, a-t-il dit, « qui peut paraître faible mais qui est en réalité un vérifiable miracle par rapport aux années passées et qui devra être porté jusqu’à 13 milliards de dollars cette année, ce qui signifiera que
la nouvelle dynamique économique sera véritablement lancée ».
Abordant le renfoncement de la coopération économique entre l’Algérie et la Russie, le président a particulièrement insisté sur l’existence d’un potentiel « immense » pour les transferts de technologie, ainsi que des complémentarités qui peuvent être exploitées dans divers secteurs, citant entre autres les domaines scientifiques, l’agriculture et le tourisme.
En ce sens, le chef de l’État a tenu à mettre en avant la portée et les enjeux « du plan de
relance économique » lancé par l’Algérie depuis l’année dernière, évoquant notamment la révision du cadre réglementaire et législatif relatif à l’investissement pour améliorer le climat des affaires, ainsi que la simplification des procédures administratives inhérentes aux créations de PME et d’entreprises émergentes et la consécration de la transition du
pays vers la digitalisation et l’économie de la connaissance.
Des réformes qui visent à instaurer des règles de transparence et de concurrence saine, mais aussi à offrir toutes les garanties nécessaires pour nouer des partenariats gagnant-gagnant, tout en libérant l’acte d’investir du poids des rigidités et des lenteurs bureaucratiques, a affirmé en définitive le président de la République.