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21 juillet 2024 | il y a 1 an

Le marché africain nouvelle cible des exportations halieutiques

Le marché africain est la nouvelle cible des exportations halieutiques d’Algérie. Le double objectif est de diversifier l’export hors hydrocarbures et renforcer les relations commerciales avec le continent.

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Avec sa façade maritime étendue sur la Méditerranée, l’Algérie se positionne comme un acteur émergent dans le domaine des exportations de produits halieutiques vers l’Afrique, en particulier l’Afrique de l’Ouest. Cette orientation stratégique s’inscrit dans une volonté plus large de diversification économique et de renforcement des liens commerciaux avec le continent africain.


35 millions de dollars d’exportations de produits de la mer en 2023

Le secteur de la pêche et de la transformation des produits de la mer enregistre, d’année en année des performances appréciables. En 2023, la valeur des exportations de ce secteur ont dépassé les 35 millions de dollars. Elles concernent une gamme variée de produits, allant du thon rouge aux crustacés, en passant par les mollusques céphalopodes et d’autres produits transformés.


Le ministère de la pêche et des ressources halieutiques souligne le potentiel considérable du secteur en termes d’exportations vers les pays africains. Cette perspective est particulièrement prometteuse dans le contexte de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), qui vise à faciliter les échanges commerciaux intra-africains. Pour concrétiser ce potentiel, le ministère collabore étroitement avec d’autres secteurs, afin de renforcer l’industrie de transformation des produits halieutiques en Algérie.


20.000 tonnes de produits transformés annuellement

Actuellement, le pays dispose de 23 unités de transformation qui produisent annuellement près de 20.000 tonnes de produits transformés, principalement à base de thon et de sardine. Des initiatives sont en cours pour explorer et étudier les possibilités d’exportation de ces produits vers les marchés africains, d’autant que l’ouverture récente de deux banques algériennes en Mauritanie et au Sénégal devrait faciliter ces transactions commerciales et renforcer les liens économiques avec ces pays.


Au-delà des produits halieutiques eux-mêmes, l’Algérie cherche également à exporter son savoir-faire dans le domaine de la construction navale. Une importance majeure est accordée à cette industrie, comme en témoigne la construction de trois grands navires de pêche de 35 mètres et le lancement de la fabrication de neuf autres destinés à la pêche hauturière. Cette stratégie a déjà porté ses fruits, puisque un opérateur privé a réussi à exporter, l’année dernière deux navires de pêche fabriqués localement vers la Mauritanie, ouvrant ainsi la voie à d’autres opportunités sur le marché africain, notamment en Afrique de l’Ouest et du Centre.


Diversification et expansion

Aussi, l’aquaculture représente un autre axe de développement prometteur, notamment après le succès enregistré ces dernières années par l’élevage de la Tilapia, une espèce très demandée dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, comme la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Congo et le Nigeria. Cette orientation s’inscrit dans une stratégie plus large visant à exploiter le potentiel des marchés africains, en particulier suite à l’adhésion de l’Algérie à la zone d’échange commerciale pour l’exportation des produits halieutiques.


Pour soutenir cette ambition, le ministère en charge du secteur a mis en place un vaste programme d’ensemencement de ses ressources en eau douce. Près de 70 barrages ont été ensemencés avec diverses espèces de poissons, dans le but de renforcer la production piscicole et d’exploiter pleinement les plans d’eau du pays. Cette initiative devrait permettre au secteur halieutique de développer significativement sa production de poissons d’eau douce, à fort potentiel d’exportation vers l’Afrique.


L’Algérie investit dans la pisciculture marine

En parallèle, l’Algérie investit dans la pisciculture marine, avec l’objectif de devenir à moyen terme l’un des principaux fournisseurs d’intrants pour l’aquaculture en Afrique. Il est ainsi prévu la mise en place de plusieurs unités de fabrication d’aliments pour poissons d’élevage, ainsi que des écloseries, notamment pour la daurade et le loup de mer. Il s’agit d’une approche intégrée visant à positionner l’Algérie comme un acteur clé de la chaîne de valeur aquacole à l’échelle continentale.


Sur le plan diplomatique et commercial, les efforts de coopération ne cessent de se consolider avec les pays africains dans le domaine de la pêche. Selon le ministère de la Pêche, le nombre d’accords bilatéraux est passé de 6 (avec l’Afrique du Sud, la Guinée-Bissau, le Soudan, la Mauritanie, l’Égypte et la Tunisie) à 14, dont 8 sont actuellement en cours de négociation. Cette multiplication des partenariats témoigne de la volonté des pouvoirs publics de renforcer l’ancrage économique algérien sur le continent et de le positionner comme un partenaire de choix dans le secteur halieutique.



21 juillet 2024 | algeria-logo