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24 juin 2025 | il y a 2 mois

Atteindre un taux d’intégration d’au moins 50% : Un nouveau défi pour l’électroménager «Made in Bladi»

La 56e édition de la Foire internationale d’Alger, inaugurée hier au Palais des Expositions des Pins Maritimes, a été marquée par la présence du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, venu réaffirmer la priorité accordée à la production nationale.

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Cette année, le secteur de l’électroménager s’est imposé comme l’un des piliers visibles de cette politique industrielle renouvelée.


En parcourant les stands des principaux fabricants nationaux d’appareils électroménagers, le président de la République a tenu un discours clair et sans ambiguïté. « Les entreprises industrielles algériennes sont appelées à augmenter le taux d’intégration nationale, notamment dans les industries électroniques et de l’électroménager », a-t-il déclaré, avant de souligner : « Il faut atteindre un taux d’intégration d’au moins 50 % ».


Un cap ambitieux, mais assumé, auquel le chef de l’État semble attaché. Ce mot d’ordre s’inscrit dans une dynamique amorcée depuis quelques années, où les industriels du secteur, longtemps tributaires des importations opèrent une mutation progressive mais réelle. Des entreprises emblématiques telles que Condor, Iris ou Bomare Company investissent désormais dans la production locale de composants stratégiques : plasturgie, tôlerie, circuits imprimés, cartes électroniques, ou encore assemblages mécaniques.


« L’objectif ultime reste d’atteindre les 100 % », a insisté le chef de l’État, tout en saluant « la qualité qui caractérise désormais le produit national et l’engouement qu’il suscite aux plans local et international ». Cette reconnaissance n’est pas seulement symbolique. Elle constitue un appui politique direct aux efforts de restructuration et de montée en gamme entrepris par les industriels.


Sur le terrain, les progrès sont visibles. Certaines unités de production assurent déjà plus de 35 % d’intégration locale sur certains produits, notamment les climatiseurs et les lave-linges. La dynamique s’appuie sur le développement de la sous-traitance nationale, encouragée par les dispositifs publics de soutien à l’investissement productif.


Le président Tebboune, au fil de ses échanges avec les exposants, a mis l’accent sur la nécessité d’adopter des rythmes industriels adaptés à la demande nationale : « Il faut satisfaire d’abord les besoins du marché national », a-t-il martelé, appelant à une organisation du travail plus intensive. « Produire en continu, 24 heures sur 24, est un impératif si l’on veut répondre efficacement à la demande intérieure avant d’envisager l’exportation », a-t-il précisé.


 


Une industrie de l’électroménager en mutation


Ces dernières années, le secteur de l’électroménager a connu une progression notable, soutenue par des données officielles solides. Selon les chiffres du ministère de l’Industrie, la production locale couvre désormais 83 % des besoins du marché national, un bond significatif attribué à la montée en puissance des unités de fabrication locales et à la réduction progressive de la dépendance aux importations. Ce taux, confirmé lors du Salon international de l’électroménager en février 2024, reflète une dynamique industrielle en voie de consolidation.


Le secteur regroupe aujourd’hui environ 150 entreprises, dont 87 % appartiennent au secteur privé, générant plus de 30 000 emplois directs. Cette structuration témoigne d’un ancrage industriel, dans lequel les opérateurs public et privé ont investi dans l’intégration locale, la fabrication de composants et la mise en place d’un réseau de sous-traitance national.


Ces résultats confirment la capacité actuelle de l’Algérie à couvrir la majorité de sa demande intérieure en électroménagers. L’objectif désormais affiché est d’atteindre une production intégralement nationale. Cela implique une maîtrise complète de la chaîne de valeur, encore partielle, notamment pour les composants techniques. Cette ambition suppose aussi la consolidation de la sous-traitance locale, la stabilité des approvisionnements et la viabilité économique des unités de production. Le seuil de 83 % d’autosuffisance, bien qu’important, ne garantit pas à lui seul une intégration totale ni une capacité structurelle à basculer vers un modèle 100 % algérien.

24 juin 2025 | algeria-logo