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Ce dernier est d’ailleurs considéré comme la clé de voûte de la réussite de tout projet d’investissement. C’est dans ce cadre que le gouvernement a examiné un projet de décret exécutif relatif à la bonification du taux d’intérêt ainsi que du pourcentage de la marge bénéficiaire des prêts accordés par les banques et les établissements financiers pour le financement des projets d’investissement.
Sous la présidence du Premier ministre, Sifi Ghrieb, une réunion du gouvernement s’est penchée sur ce dossier du financement de l’économie nationale, dont les opérateurs et les investisseurs réclament plus de facilités et d’avantages de la part des banques.
Ce texte vise effet à garantir l’équité de traitement entre les différents instruments de financement, en étendant le mécanisme de soutien public à l’investissement aux opérations relevant de la finance islamique, a indiqué un communiqué des services du Premier ministre.
Parallèlement, le projet de texte institue un régime de bonification spécifique pour les projets d’investissement stratégiques et structurants, afin de stimuler le financement des grands projets et d’accompagner leurs retombées sur la croissance et le développement économique national.
À travers ce nouveau dispositif, le gouvernement confirme sa volonté de moderniser le cadre du financement de l’investissement et d’en faire un outil efficace de soutien à la croissance et à la diversification de l’économie.
Renforcer le rôle des banques dans l’investissement
Cette réforme s’inscrit dans la continuité des mesures prises pour renforcer le rôle du secteur bancaire dans la relance économique et pour stimuler l’investissement privé, qu’il soit classique ou participatif.
En intégrant la finance islamique au dispositif national de bonification, les autorités entendent consolider la confiance des investisseurs et favoriser un environnement financier plus inclusif, transparent et équitable, au service du développement durable du pays.
En effet, et en dépit des avancées enregistrées dans le domaine bancaire, beaucoup reste encore à faire dans le financement de l’investissement, notamment en matière d’accès aux prêts bancaires, et surtout concernant le taux d’intérêt qui reste plus ou moins élevé.
Selon une récente étude du cabinet Finabi Conseil, seules 13 % des entreprises et des ménages ont accès au crédit, en croisant les chiffres et données de la Banque d’Algérie, du Centre national du registre du commerce (CNRC) et de l’Office national des statistiques (ONS).
Cela montre que le secteur bancaire doit se moderniser davantage en s’ouvrant de plus en plus sur le secteur économique, notamment le financement des PME, censées constituer le moteur d’une économie hors hydrocarbures, mais qui se heurtent à un système privilégiant la sécurité à la prise de risque.
En d’autres termes, il existe actuellement un énorme fossé entre la sphère financière et la sphère productive, nécessitant la mise en place de nouveaux mécanismes pour le réduire.
D’ailleurs, le chef de l’État n’a cessé d’appeler à la dynamisation du secteur bancaire et financier d’une manière générale, en plaidant pour la création d’un réseau bancaire du secteur privé pour accompagner les banques publiques, qui assurent 70 % dans le financement de l’économie nationale.
Les chiffres de la Banque d’Algérie sont à l’appui : les crédits à l’économie accordés par le secteur bancaire ont atteint 11 256,5 milliards de dinars (mds DA) à fin 2024, enregistrant une hausse de 5,3 % sur un an, selon le rapport annuel de la Banque d’Algérie.
Cette évolution traduit «une dynamique de financement stable », a souligné la Banque centrale, précisant que les banques publiques ont assuré 72,9 % de l’accroissement global des crédits, contre 27,1 % pour les banques privées.
Par statut juridique, l’encours des crédits accordés au secteur public a atteint 4 567,6 mds DA à fin 2024, contre 4 458,6 mds DA un an auparavant, soit une progression de 2,4 %, selon le rapport publié sur le site web de la Banque d’Algérie.
Le secteur privé a, pour sa part, bénéficié de 6 688,9 mds DA de financements, contre 6 236,3 mds DA à fin 2023, enregistrant une hausse de 7,3 %.
En effet, l’implication du privé dans le financement de l’investissement s’avère plus que nécessaire pour la diversification de l’économie et la concrétisation des engagements du président de la République, visant l’augmentation du PIB national à 400 milliards de dollars d’ici 2027, la création de 450 000 emplois et la réalisation de 20 000 projets d’investissement.
Ainsi, l’introduction des fonds circulant dans la sphère informelle et hors banque par les établissements bancaires, ainsi que l’émergence d’un véritable réseau bancaire du secteur privé, renforceront la résilience des banques et leurs capacités de financement, notamment pour les projets structurants.
C’est dans ce cadre que s’inscrit la démarche de ce projet de texte instituant un régime de bonification spécifique destiné aux projets d’investissement stratégiques et structurants, considérés comme des moteurs de la croissance économique.
Ce mécanisme vise à stimuler le financement des grands projets industriels, énergétiques, logistiques et technologiques, qui génèrent des effets d’entraînement sur l’emploi, la production et les exportations.
L’instauration de ce régime particulier permettra également d’accompagner les priorités du plan de développement national, notamment la valorisation des ressources naturelles, la substitution aux importations et la création de chaînes de valeur locales.