5 décembre 2024 | il y a 1 mois

Export hors hydrocarbures en 2025, 15 milliards de dollars visés

Export hors hydrocarbures en 2025, 15 milliards de dollars sont visés par des industriels algériens, selon le président de la CIPA.

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Dans le cadre d’une série de séances d’audition destinées à recueillir les préoccupations des opérateurs économiques et à examiner les facteurs et variables influençant l’économie nationale, la Commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie, du commerce et de la planification de l’APN a reçu, mercredi, le président de la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA), Abdelouahab Ziani.


Exploiter mieux le potentiel local

Dans son intervention, Ziani a détaillé l’état actuel de l’industrie nationale et les meilleures approches pour orienter les produits locaux vers l’exportation. «L’industrie algérienne est en bonne santé, mais elle peut devenir encore plus forte», a-t-il affirmé. Il a précisé que  le secteur industriel national couvre plusieurs branches, notamment les produits agroalimentaires transformés, qui représentent entre 18 et 25 % de la production nationale. «Cela prouve que nous avons les compétences nécessaires pour aller encore plus loin, en particulier sur le plan de l’exportation», a-t-il estimé.


Il a, toutefois, reconnu que des défis subsistent, notamment la dépendance à l’importation de matières premières. «Nous devons mieux exploiter notre potentiel local pour développer davantage nos industries», a-t-il ajouté avant de mettre en avant la structure diversifiée de la CIPA qui englobe plusieurs fédérations spécialisées, dont, celles de l’agriculture, de l’agroalimentaire, du tourisme et des services stratégiques. «Ce qui nous permet de remonter les préoccupations du terrain», relève-t-il.


Dans cette perspective, il a insisté sur l’importance de lever les obstacles bureaucratiques et de renforcer les infrastructures pour accélérer le développement industriel, tout en reconnaissant  une amélioration du climat des affaires. Abdelouahab Ziani a également exprimé l’ambition de voir les exportations hors hydrocarbures atteindre, en 2025, la barre des 15 milliards de dollars, voire davantage.


Nécessité de soutenir la logistique

«Les industriels sont très motivés et capables de dépasser cette estimation», a-t-il affirmé. Cependant, pour atteindre cet objectif, Ziani a souligné l’importance de bénéficier de davantage de facilités pour exporter. Selon lui,  les opérateurs économiques ciblent en premier lieu l’Afrique comme principale destination de leurs produits à l’exportation. Cette ambition s’appuie sur les nombreux atouts dont dispose le pays. «Aujourd’hui les lois ont évolué pour encourager tout opérateur économique souhaitant investir dans l’industrie à exporter ses produits, en toute liberté», notez-t-il.


Dans cette dynamique, il a plaidé pour un accompagnement logistique accru. «Nous demandons à être soutenus sur le plan logistique, d’autant plus que des banques algériennes sont déjà présentes en Mauritanie et au Sénégal, et qu’une nouvelle ouverture est prévue en Côte d’Ivoire prochainement», a-t-il déclaré. Ce réseau bancaire, selon lui, facilitera les transactions pour les exportateurs.


Transformer les matières premières importées d’Afrique au sud

Ziani a également évoqué les zones franches, qui jouent un rôle important dans la transformation et l’exportation des produits. «Actuellement, il existe 3 zones franches, et leur nombre pourrait atteindre cinq dans un futur proche, notamment dans le sud du pays. Cela permettra aux entreprises basées dans le nord de s’installer dans ces zones pour transformer et exporter leurs produits. De plus, des matières premières importées d’Afrique pourraient être transformées directement dans le sud», a-t-il expliqué, insistant sur le renforcement de la logistique interne.


«Nos banques implantées à l’étranger doivent permettre aux exportateurs algériens d’ouvrir des comptes pour rapatrier plus rapidement leurs devises. Aujourd’hui, cette procédure nous fait perdre beaucoup de temps. Il est essentiel que les exportateurs se sentent en sécurité et qu’ils n’aient pas besoin de recourir à des canaux bancaires étrangers», a-t-il conclu.

5 décembre 2024 | algeria-logo